Chers amis , 
Le CEP-CAFI organise les festivités culturelles le 15, 16 et 17 août 2025 au CAFI pour fêter la reconnaissance de l’Etat envers les rapatriés d’Indochine du CAFI de Sainte- Livrade et la réparation des préjudices subis par nos parents. Un grand hommage leur sera rendu au cours de ces festivités. Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidés (pétitions, adhésions, dons et soutiens) à atteindre cet objectif et qui ont cru en notre combat. En signe de reconnaissance, votre participation à ces festivités pendant ces 3 jours sera notre réconfort pour continuer le combat au Sénat.
Bureau du CEP-CAFI

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Journée nationale du 8 juin à la mémoire, pour la première fois, des rapatriés d’Indochine morts pour la France

Enfin la reconnaissance officielle de l’Etat envers les rapatriés d’Indochine de Bias, Sainte-Livrade-sur-Lot, Noyant-d’Allier
Le CEP-CAFI est honoré d’être invité par monsieur le Maire de Sarcelles, Patrick Haddad, pour célébrer la journée nationale du 8 juin à la mémoire des anciens combattants et, pour la première fois, des rapatriés d’Indochine morts pour la France. C’est un geste fort que donne le gouvernement après le vote unanime du texte de loi portant la reconnaissance de la Nation envers les rapatriés d’Indochine. Au nom du CEP-CAFI, J’ai eu l’honneur de prononcer un discours devant l’Etat (sous-préfet de Val-d’Oise), les autorités territoriales (maire, conseiller régional, départemental), les associations et les habitants de Sarcelles .
Bureau du CEP-CAFI

L’Info de FRANCE INTER : La France n’était pas à la hauteur

C’est une injustice qui dure depuis 70 ans : les députés examinent mardi 3 juin 2025 une proposition de loi pour la reconnaissance des rapatriés d’Indochine, 44 000 personnes parties de leur pays en guerre. À leur arrivée en France, des milliers d’entre elles ont été parquées dans des camps. Un épisode méconnu.

Daniel Frèche n’a rien oublié de ce jour de 1956 où il débarque à Marseille avec sa mère et ses cinq frères et sœurs, après 25 jours de navigation dans la cale d’un bateau. Né à Saigon, parti sans son père resté dans un Vietnam en guerre, il a dix ans à l’époque. «Nous avions une image très positive de la France», se remémore-t-il. «On pensait vivre mieux qu’en Indochine.»
Mais la famille va vite déchanter. Elle s’installe dans deux camps, à Bias d’abord pendant 5 ans puis dans celui de Sainte-Livrade dans le Lot-et-Garonne. Près de 1 200 personnes y sont entassées, dont 700 enfants. «Le soir, je me rappelle que maman pleurait», explique Daniel Frèche. Dans ces «centres», comme les nomme l’administration française, les rapatriés d’Indochine vivent dans des conditions plus que précaires. «Nous, on appelle ça des camps», insiste Daniel Frèche qui ne l’a quitté qu’en 1977 à la mort de sa mère. «Ça veut dire isolement, privations. On ne pouvait pas sortir, ni entrer comme on voulait. C’était un camp militaire, avec des barbelés autour. On devait saluer le drapeau tricolore, tôt le matin. On vivait avec des ressources minimum. Je travaillais dans les champs à partir de l’âge de 12 ans pour avoir des sous.»

Apprendre «à souffrir et se priver»
Et ce qui devait être provisoire a duré des décennies, passées sous silence. Le camp de Sainte-Livrade n’a été fermé officiellement qu’en 2014. Réparer cette injustice, 70 ans plus tard, Daniel Frèche, professeur à la retraite de 79 ans, l’a attendu toute sa vie. «La France n’a pas été à la hauteur mais maintenant, c’est une reconnaissance vis-à-vis de nos parents», assure Daniel Frèche entre deux sanglots. «Ce sont eux qui comptent le plus. Ce sont eux qui nous ont appris à savoir souffrir, à savoir se priver, à connaître la dureté de la vie. Je me dis : enfin ! Je suis quand même heureux.»
Au total, 44 000 rapatriés civils ont été accueillis en France entre 1954 et 1974, essentiellement les compagnes vietnamiennes des colons français avec leurs enfants métisses. Six mille d’entre eux ont été hébergés dans quatre principaux «centres de transit». Mais contrairement aux harkis et rapatriés d’Algérie, qui ont fait l’objet d’une loi en février 2022, jamais ceux d’Indochine n’ont eu le même traitement.

Entre 300 et 500 survivants
Julien Cao Van Tuat est arrivé en 1962 au camp de Noyans, un ancien village minier de l’Allier. Il a fermé administrativement en 1966 mais beaucoup de ces rapatriés sont restés sur place. Dès 2003, en écrivant au Premier ministre de l’époque, Jean-Pierre Raffarin, il a été l’un des premiers à se battre pour obtenir une reconnaissance officielle de France. Et tout ça intervient trop tard à ses yeux. «De cette génération-là et qui habite encore le village, il ne reste plus qu’une seule personne. Ce que je souhaite, c’est que cette tata-là puisse enfin avoir la reconnaissance de l’Etat sur son histoire à elle.»

Il y aurait aujourd’hui entre 300 et 500 survivants de cette page sombre de l’histoire de France. «Les rapatriés d’Indochine furent les premiers rapatriés de l’histoire française, ils demeurent les derniers oubliés du législateur français», peut-on lire dans la proposition de loi débattue dans l’hémicycle ce mardi. Elle propose que «la Nation exprime sa reconnaissance envers les rapatriés d’Indochine et reconnaisse sa responsabilité du fait de l’indignité des conditions d’accueil.» Elle propose aussi un système d’indemnisation et une «journée nationale d’hommage», le 8 juin. Elle a été votée à l’unanimité la semaine dernière en commission de la Défense.

VICTOIRE après 20 ans de combat

Le mardi 3 juin 2025, à 23 h, les députés de la nation ont voté à l’unanimité le texte transpartisan de loi pour les rapatriés d’Indochine de Bias, de Sainte-Livrade-sur-Lot et de Noyant d’Allier proposé par monsieur le Député Olivier Faure, texte cosigné par une centaine de députés de différents groupes à l’assemblée nationale. Le CEP-CAFI, l’ARENA et la FNR remercient infiniment M. Olivier Faure, tous les députés et le gouvernement qui ont su exprimer, avec leurs mots forts, enfin la reconnaissance officielle de l’Etat envers les rapatriés d’Indochine de ces camps.
Merci à tous les amis et adhérents du CEP-CAFI qui ont contribué à cette victoire ( pétitions, adhésions, dons, soutien, gala ) .Cette reconnaissance est avant tout dédiée à nos parents rapatriés qui n’ont pas pu s’exprimer et qui ont souffert dans le silence pendant des décennies dans ces camps .
Bureau du CEP-CAFI

Olivier Faure, le mardi 3 juin, présente à la tribune de l’Assemblée Nationale son projet de loi qui sera adopté en fin de séance à l’unanimité des députés présents. Photo : Martial Beauville

Les représentants des rapatriés d’Indochine présents lors de l’adoption du texte de loi. Photos : Martial Beauville